Cet ouvrage entend mener une reflexion fondee sur la confrontation du domaine de la psychanalyse avec celui des sciences de l'esprit. Deux raisons, au moins, rendent necessaire cette entreprise : Les progres de la neurobiologie et le developpement des sciences cognitives ont eclaire sous un jour entierement neuf le mecanisme de production des operations mentales. La pratique et la theorie de la psychanalyse desormais centenaires courent un grave risque d'isolement si elles refusent d'etre interrogees sur leurs relations avec les autres sciences de l'esprit. Somme toute, il n'y a pas de raison que la psychanalyse echappe a un questionnement critique a l'egard de ses "e;progres"e; - c'est, du reste ce qui se passe aujourd'hui et avec une certaine vehemence aux Etats-Unis. Cette salutaire confrontation permettra de determiner la contribution fondamentalement specifique de la psychanalyse, qui est d'etre une forme originale de communication, entre l'analysant et l'analyste d'une part, entre le conscient et l'inconscient du sujet d'autre part. Quel type de connaissance cette communication permet-elle de mettre au jour ? Surtout, a quelles conditions la methode psychanalytique peut-elle depasser l'individuel et se trouver "e;objective"e; ?Ce plaidoyer pour un veritable dialogue interdisciplinaire trouve une belle illustration dans la question tres actuelle des medicaments "e;psychotropes"e;. Il est clair, en effet, que la psychotherapie et la chimiotherapie ont l'une et l'autre a s'epauler dans le traitement de l'angoisse ou de la depression. C'est ainsi seulement que se dessineront de nouvelles cartes pour la psychanalyse. Le professeur Daniel Wildlocher dirige le service de psychiatrie de la Pitie-Salpetriere.